"Caméra objective", Jeudi 11 avril à 18h00n Haus der Kulturen der Welt | Safi Faye Hall. by Sirine Fattouh

Projection

Haus der Kulturen der Welt | Safi Faye Hall

John-Foster-Dulles Allee 10, 10557 Berlin / Métro: lignes S5, S7, S9, S75, station: Hauptbahnhof
Entrée libre

"Caméra objective"

Juan Desteract : Souviens-toi - Vidéo expérimentale | mov | noir et blanc | 1:31 | France, Argentine | 2022

Bill Morrison : Incident - Doc. expérimental | 0 | couleur | 29:49 | USA | 2023

Sirine Fattouh, Sandra Fatté, Victor Bresse, Chrystel Élias : Behind The Shield - Vidéo | 0 | couleur | 57:42 | Liban | 2022

Juan Desteract interroge le dédoublement du souvenir face à la persistance de l’image. A partir d’une pluralité de sources d’images enregistrées – caméra de surveillances, caméras embarquées, caméras piéton –, Bill Morrison réassemble les images d’une fusillade policière – un jeune homme noir tué par un policier – survenu à Chicago en 2018. Au Liban, Sirine Fattouh reprend les images filmées par une Dash Cam installée dans sa voiture, entre le 18 octobre 2019 – date à laquelle ont débuté des soulèvements populaires –, le 4 août 2020 et les jours qui ont suivi l’explosion. Les images rendent compte des bouleversements politiques, économiques et sociaux que traverse le Liban.

« CERVEAU ET CRÉATIVITÉS : AU-DELÀ DES MYTHES » by Sirine Fattouh

Cerveau et art • Conférence • Montpellier

Cette intervention permet de déconstruire les mythes les plus répandus sur le processus de création, du génie créatif à celui de l’inspiration soudaine à la lumière des connaissances en neurosciences et l’expérience de l’artiste.

Longtemps, le cerveau était considéré comme un organe statique, un organe qui se développe et se structure dans l’enfance, puis cesse de se développer après l’âge adulte.

Aujourd’hui, on sait que le cerveau est un organe sensible au monde, il a non seulement la capacité à se développer, mais à se modifier en adaptant ses réseaux et structures complexes selon l’histoire et le milieu spécifiques de chacun, et ce tout au long de votre existence. Ainsi, tout ce que nous apportons de beau, de différent et de substantiel au monde est composé d’une myriade d’influences et d’inspirations acquises au cours de notre vie et de notre éveil aux idées.

Lors de cette conférence, nous explorerons comment le cerveau se sensibilise au monde à travers les phénomènes de construction et déconstruction mnésiques et les liens aux autres. Nous tenterons ainsi de définir l’équilibre subtil et précieux qui permet la formation d’une singularité tout en nous liant aux systèmes sociaux dans lesquels notre cognition se situe.

Projection of Behind the Shield, Thursday, February 8, 8.15 PM, at Cinéma Royal, Beirut Lebanon. by Sirine Fattouh

Beyond painting a portrait of Beirut at a critical time in its recent history, BEHIND THE SHIELD is a reflection on the city and the dichotomies that exist within it, juxtaposing the impactful and the mundane; the colossal and the minute; the urban and the rural. The work also highlights the camera as both a silent observer and a silent participant in the events the city has witnessed. Crucially, it explores the video camera’s transformation from a device that is used to surveil, control, and oppress of the masses, to a tool that gives people agency and grants them a voice.

Attaches parisiennes pour une poignée de portes, Villa de Belleville, Paris, France. by Sirine Fattouh

La Villa Belleville est heureuse de vous inviter à sa 11e exposition de fin de résidence sous le commissariat de Lila Torquéo.

Vernissage jeudi 14 décembre à partir de 18h.
Exposition visible du 15 au 17 décembre de 14h à 19h.
Les 18 et 19 décembre sur rendez-vous : contact@villabelleville.org

Avec les œuvres de Wanda Buf et Inès Fontaine, Corentin Darré, Sirine Fattouh, Marie Hazard, Liên Hoàng-Xuân, Alice Meteignier, Manon Michèle, William Mora, Émilie Pitoiset, Andréa Scippe, Raphaël Serres, Sophia Stemshorn et Luna Villanueva, Juliette Terreaux.

L’exposition qui achève la résidence de cette quatorzième édition, traverse l’ensemble de la Villa Belleville. Elle se répand dans les ateliers des artistes, ainsi que dans l’espace dédié aux ateliers techniques et aux repas. Les quinze artistes ont fait de la Villa un appareil symbolique et dynamique où des dramaturgies intimes se sont installées plus ou moins temporairement. Dans des formes littérales ou équivoques, schématiques ou résistantes, leurs œuvres scénarisent le réel et confortent la fiction sans s’interdire les gaucheries ou les raccourcis.

En passant par l’usage de la maquette, l’exposition prête attention aux espaces et aux corps de substitution que l’on se confectionne, à l’aune de mécanismes de domination. Elle ouvre là un nouveau chapitre dans des recherches sur les composantes politiques, intimes et chimiques d’architectures domestiques et charnelles. L’imaginaire de la maison de poupée émerge dans l’exposition, notamment dans son titre issu d’un ouvrage de travaux manuels dédié aux maisonnettes. Mais ce dispositif intervient avant tout comme une méthode pragmatique qui sert à repenser l’utilisation de cette architecture parisienne qui sépare, pour qu’elle puisse nous rapprocher. Une image dans l’image, une résidence dans une résidence, une histoire dans l’histoire, sont parmi les emboîtements qui composent et rejoignent les morceaux de vie posés en divers endroits de la Villa. – Lila Torquéo

UNPREDICTABLE TIMES, La Galerie, centre d’art contemporain de Noisy-le-Sec, France. by Sirine Fattouh

UNPREDICTABLE TIMES
Sirine Fattouh
Curator: Marc Bembekoff

From drawing to sculpture, and from installation to video, the work of Sirine Fattouh (born in 1980 in Beirut; lives and works in Paris and Beirut) plumbs Lebanon’s turbulent history as well as questions of gender and sexual identity. 

Unpredictable Times is a four-part project about Sirine Fattouh’s relationship to Beirut, wherein the second portion—the film Behind the Shield—offers a filmic portrait of the city through the lens of an on-board camera affixed to the windshield of her car. These dashcam-like glimpses document the watershed moments in the country’s recent history: the popular revolts of October 2019, the Covid-19 lockdown, or the explosion in the port of Beirut on August 4, 2020. 

From 18 November to 16 December, 2023
Opening Saturday 18 November from 2pm, with Sirine Fattouh

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Beyrouth : Éternel retour / بيروت: التكرار الأبديّ by Sirine Fattouh

Artistes

Ziad Antar, Marwa Arsanios, Ali Cherri, Batoul Faour, Sirine Fattouh, Mona Hatoum, Lamia Joreige, Lynn Kodeih, Walid Raad / The Atlas Group, Stéphanie Saadé, Jayce Salloum et Akram Zaatari
أكرم زعتري، علي شري، بتول فاعور، جايس سلوم، لمياء جريج، لين قديح، مروة أرسانيوس، منى حاطوم، سيرين فتوح، ستيفاني سعادة، وليد رعد \ مجموعة الأطلس، و زياد عنتر

Commissaires

Amin Alsaden, Jason St-Laurent et Amar A. Zahr
أمين السادن، جايسن سانت لوران، قمر أبو ظهر

Vernissage et fête dansante
Le samedi 15 juillet de 18 h à minuit

18 h-19 h  Table ronde avec les conférencier.ère.s Amin Alsaden (Toronto), Sirine Fattouh (Paris), Batoul Faour (Toronto / Beyrouth), Lynn Kodeih (Montréal) et Amar A. Zahr (Amsterdam / Beyrouth)

19 h-minuit  Plats offerts par Chickpeas. Musique par Radwan Ghazi Moumneh (Jerusalem In My Heart) et le DJ Ziad Nawfal

Beyrouth échappe à toute représentation singulière, homogène et totalitaire. Dans cette exposition, la ville est présentée à partir d’angles, ou de points de vue, fracturés mais complémentaires, ce qui est probablement la plus juste façon de saisir, ne serait-ce que fugitivement, son immense complexité. L’exposition propose des œuvres médiatiques qui témoignent de l’enchevêtrement des dimensions géographiques, politiques, sociales, historiques et culturelles qui constituent la vie contemporaine de cet important centre urbain au cœur de l’Asie du sud-ouest.

Même si l’on ne peut dépeindre Beyrouth, au Liban, et toute la région que selon des perspectives ouvertes, fragmentées et plurielles, les œuvres dans la présente exposition ont un dénominateur commun : la perception fine qu’ont les artistes de la nature cyclique de certaines des adversités que la ville a connues, ou leur emploi de gestes répétitifs particuliers. La répétition détectée dans leurs œuvres vidéo fait écho aux nombreuses tentatives de verbaliser des commentaires à propos de Beyrouth, étant un reflet des réfractions miroitantes de ces aperçus kaléidoscopiques qui, ensemble, donnent une impression incomplète et transitoire de la ville. Duplications, reconstitutions, retours : un étrange sentiment de déjà-vu commence à se dégager des vidéos qui tournent en boucle, comme si la répétition était également une manière, par inadvertance, d’assumer les traumatismes – dont certains semblent se perpétuer par eux-mêmes – que porte Beyrouth.

Le titre de l’exposition est emprunté à un texte du théoricien et artiste Jalal Toufic sur la notion philosophique d’« éternel retour », et sur la manière dont les catastrophes remettent en question la volonté humaine parce que, même si des événements pénibles ne cessent de se produire, personne ne souhaite leur résurgence. Les artistes ne portent pas nécessairement ici de jugement sur Beyrouth, sur la répétition ou sur la manière dont l’acceptation de la cyclicité de certains phénomènes pourrait peut-être produire un nouveau type de conscience pouvant commencer à changer le cours de l’histoire. Cependant, observer leurs reproductions, c’est reconnaître des parallèles entre le passé et le futur qui s’entremêlent dans un présent difficile. C’est aussi discerner des motifs, dans une réalité autrement cacophonique qui résiste à l’interprétation, et combattre l’intensité résistante d’une ville qui chevauche des mondes multiples.

Beyrouth : Éternel retour est l’exposition inaugurale d’une série de projets mettant en lumière des villes du monde entier, chacune vue à travers les yeux d’artistes d’aujourd’hui.

 بَيروت مدينة تتملص من المحاولات لتصويرها بشكل مُفرَد، متجانس، وَشامل. يُعرّف هذا المعرض عن بيروت من خلال رُؤى متبايِنة المنطلقات ولكن متكاملة، لحشد الطريقة الأكثر دقة، وَإن بأسلوبٍ خاطِف، في رَصد تعقيدها وتعدّدها الهائل الذي يمثل واقعها. يقدم هذا المعرض أعمال فيديو تُحاكي الأبعاد الجغرافية، السياسية، الاجتماعية، التاريخية، والثقافية المتشابكة فيما بينها، والتي تشكل واجهةَ الحَياة المُعاصِرَة لهذه المدينة الحضرية المتمركزة في جنوب غرب قارة آسيا

في الوَقت الذي غالبا ما ينحصر فيه تصوير بيروت، ولبنان، وَالمنطقة بأسرها ضمن إطار وجهات نَظَر مجزئّة، متبايِنة، ومعلّقة، يأتي المعرَض لِيطرَح أعمالاً فنية ذات قاسم مشترك، الا وهو وَعي الفنانين المُشاركين بالطبيعة الدورية لبعض المِحَن التي مرّت بها مدينتهم، او استخدامهم لإيماءات تكرارية تعبيراً عن هذا الواقع. يَعكِسُ التكرار الحكائي الملحوظ في الأعمال المُشارِكَة المحاولات المستمرّة لِلبَوح بِواقِع بيروت، كذلك يَشي بالانكسارات وَالصدمات الطافِيَة على سَطحِ هذه التلميحات المتواترة، مما يوحي بتواطؤ معنويّ، وَإن كان عابِراً وَغَيرَ مُكتَمِل. الازدواجية، المحاكاة، والعودة المستمرة، مع أعمال الفيديو التي تكرر ذاتها إلى ما لا نهايَة، تُفضي كلها إلى مشهديّةٍ يبدو أنه قد سبق اختبارُها من قبل، كما لَو أنَّ عنصرَ التكرار بِدَورِهِ يكتسب صفة الاعتباطيّة غير المقصودة، ولكن الضرورية لاستيعاب الصدمات البيروتِيّة التي ما زالت حتى اليَوم مترسّخة في الذّوات، حتى باتَت تشكّل جزءاً من الذاكرة الجَمعيّة للمدينة

عنوان المعرَض مُقتَبَس من نَصّ للفنان وَالمُفكر جلال توفيق، يتحدث فيه عن نظرية "العَود الأبديّ" وَكيف تجعل الكوارِث من الإرادة البشرية مَوضِعاً للتساؤل، فَفيما تستمر الأحداثُ المروِّعة في التَّوالي، فإنَّ لا أَحَدَ يرغَب مُطلَقاً في حصولِها مُجَدَّداً، أو يريد وجودِها من الأساس. لا يصدر الفنانون المشاركون حكمًا على مدينتهم بالضرورة، أو على تكراراتها، أو على احتمالية أن يؤدي التوافق مع دورية بعض الظواهر إلى خلق وعي جديدٍ قد يبدأ في تغيير مجرى التاريخ. لكن ملاحظة تكرار هذه الأحداث في أعمالهم قد يشكّل إدراكاً لأوجه التشابه بين ماضٍ ومستقبل متورطَين في حاضرٍ قاسٍ. وهذا يُؤدي بِدَورِهِ الى تمييز وملاحظة أنماطٍ مُعيّنة، في واقع متضارب لَيسَ بِالإمكانِ التنبؤ بتداعياتِهِ كَونَها هي بِدَورِها غير قابلة للتأويل، بالإضافة إلى الجزم بشدّة مقاومة بيروت لتصويرها كمدينة تشبك عوالمَ متعددة

FESTIVAL CHORALITÉS DU VENDREDI 7 AU SAMEDI 8 JUILLET 2023 by Sirine Fattouh

Commissaires en résidence : Simona Dvorák et Tadeo Kohan

Pensé comme un prolongement de l’exposition choralités, la Maison pop propose un festival de deux jours autour de la parole collective, des langues dissidentes, du chant contestataire, de la fiction politique et de la résistance poétique. La puissance de la voix et le pouvoir des mots y sont proposés comme des matières libératrices, agissantes sur le réel et partageables avec toustes.
Imaginé par simona dvorak et tadeo kohan, commissaires en résidence avec les artistes et intervenant.e.s invité.e.s, le festival choralités invite le public dans les jardins et espaces de la Maison pop les 7 et 8 juillet, à la découverte d’un programme de performances, projections, discussions, installations sonores et ateliers participatifs.

Avec la participation de Simon Asencio, Saddie Choua et Saffina Rana, Famille.Rester.Etranger, Sirine Fattouh, Mariem Guellouz, Catherine Radosa, Leïla Saadna, Kristina Solomoukha & Paolo Codeluppi et Charwei Tsai.

Programme

vendredi 7 juillet

  • 20 h – 22 h 30 - discussion/rencontre
    Sirine Fattouh & Leïla Saadna - From Algiers to Beirut
    Cette discussion-rencontre prend comme point de départ l’échange vidéo au long cours From Algiers to Beirut des artistes Sirine Fattouh et Leïla Saadna, explorant les relations politiques, historiques, intimes et familiales qu’elles entretiennent avec leurs pays respectifs (l’Algérie et le Liban) ; projection du film Dis-moi Djamila, si je meurs, comment feras-tu ? (2019) de Leïla Saadna.
    Avec Sirine Fattouh, Leïla Saadna et Mariem Guellouz (sociolinguiste et performeuse, travaillant autour des pratiques langagières et esthétiques liées aux mouvements sociaux et militants du monde arabe et plus spécifiquement à la Tunisie).

Quand l'inconcevable prend forme by Sirine Fattouh

Sous le commissariat d'Oksana Karpovets

Du 03 juin au 12 juillet 2023

Galerie - Cité internationale des arts

La violence politique, la guerre et l’injustice sociale engendrent des situations qui dépassent l’imagination et la sensibilité humaines. Mise à l’épreuve, la subjectivité artistique est capable de donner à l’inconcevable une forme poétique, allégorique ou conceptuelle, plus révélatrice et transformatrice qu’une représentation directe.

 

L’exposition traite du dévoilement, du changement, du devenir et de la guérison, quipermettent d’agir et d’imaginer un futur. Elle présente des artistes venus d’Ukraine, d’Iran, de Syrie, du Liban, du plateau du Golan, du Myanmar et du Bélarus. Au moyen dedifférents médiums, ils et elles traitent des blessures infligées à leurs communautés. Certains et certaines expriment un sentiment de déchirement par des corps fragmentés. D’autres commémorent les victimes ou gravent leurs noms dans la mémoire collective. Il y a celles et ceux qui tentent de comprendre comment se modifie leur identité, en acceptant cicatrices et déplacements, ou encore celles et ceux qui font de leur fragilité une arme et de l’art un bouclier.
 

Leurs œuvres et leurs expériences se combinent en un dialogue où s’affirme de concert leur lutte pour la justice et la paix.

 

Avec les artistes : Akram Al Halabi, Marwa Arsanios, Yana Bachynska, Sirine Fattouh, Rana Haddad & Pascal Hachem, Nikolay Karabinovych, Myro Klochko & Anatoliy Tatarenko, Nge Lay, Bahar Majdzadeh, Open Group (Yuriy Biley, Pavlo Kovach, Anton Varga), Marina Naprushkina, Sergiy Petlyuk, Farnaz Rabieijah, Alyona Tokovenko, Reem Yassouf.

 

Commissariat : Oksana Karpovets

 

Exposition organisée en partenariat avec Portes ouvertes sur l'art

CHORALITÉS by Sirine Fattouh

Commissaires en résidence : Simona Dvorák et Tadeo Kohan
Avec les œuvres des artistes : Saddie Choua, Victoria Santa Cruz, JJJJJerome Ellis, Sirine Fattouh & Leïla Saadna, Charwei Tsai.

Pour ce second volet du cycle d’expositions « actes de langage » proposé par Simona Dvorák et Tadeo Kohan, la Maison Populaire invite Saddie Choua, JJJJJerome Ellis, Sirine Fattouh & Leïla Saadna, Victoria Santa Cruz et Charwei Tsai.

Conçue comme un espace critique de convivialité radicale, l’exposition choralités propose d’explorer la relation entre mémoires, musiques, paroles et histoires. Tissant une polyphonie de récits oraux et chantés, l’exposition aborde le potentiel de la voix comme outil collectif face aux violences verticales du pouvoir, de la répression policière, des migrations forcées, du racisme ou de l’homophobie. La parole y apparaît comme une force dissidente et multiple, un souffle invisible et inarrêtable de résistance, de solidarité, d’apaisement et de transmission.

Le terme « choralité » porte diverses connotations qui se rejoignent autour d’une réflexion sur ce qui constitue une communauté. D’abord liée au domaine théâtral, la choralité définit le tressage de voix composant un ensemble hétérogène. Différente du chœur de la tragédie grecque – où des récitant.e.s « parlent d’une seule voix », s’exprimant à l’unisson –, la choralité propose une pluralité de voix mélodiquement structurées ou dissonantes. De manière plus large, la choralité englobe toutes les approches qui mettent l’accent sur le collectif plutôt que sur l’individualité. « Elle correspond à une communauté qui n’est plus portée par l’enjeu de l’affrontement individuel » écrit Martin Mégevand, spécialiste de la dramaturgie francophone de la décolonisation (Chœur/Choralité, 2005). « Réfractaire au totalitarisme », la choralité implique la dialectique du dialogue et de la démocratie.

Au sein de la Maison pop, le principe de choralité réside dans l’espace-temps d’une exposition, d’un moment de sensibilité et de résilience partagées. Par la multiplicité de chants, de musiques et d’histoires intimes et militantes, l’exposition questionne la manière dont les relations sociales peuvent s’organiser au sein d’une société profondément inégalitaire. Comment les voix sont-elles témoins de postures rebelles et libres ? Le chant peut exister dans la simplicité du corps, de ses sonorités et de sa mémoire. Ses expressions et mélodies agissent dans tous les contextes : révolutions, libérations, commémorations, rituels, liesses, transmissions … Musique, poésie et chansons constituent des formes structurantes pour penser autrement et unir nos réalités. Comme l’écrit Audre Lorde, poétesse et militante africaine-américaine, « la poésie n’est pas que rêve et vision ; elle est la colonne vertébrale de nos existences » (Sister Outsider, 1984). Contrepoids à la « réalité » imposée par les discours autoritaires - patriarcaux, nationaux ou impérialistes -, les œuvres de l’exposition proposent d’entendre et d’écouter les voix invisibilisées et leur dimension profondément politique, comme « un refus de la notion d’histoire (et d’histoire de l’art) en tant que récit univoque » (Dora Garcia, If I Could Wish for Something, 2021).

« Devons-nous remettre en question la mémoire et son histoire en créant une autre narration, une autre perspective ? Ou pouvons-nous jouer avec les connexions et les associations pour réécrire l’histoire ? Comment restaurer la solidarité dans le cadre du processus de guérison ? »
(Saddie Choua, Zami, a Radio Program by Saffina Rana and Saddie Choua, 2021)

L’exposition choralités réunit six artistes issu.e.s de contextes géographiques, sociaux et politiques différents (Algérie, Belgique, Maroc, Liban, Pérou, Syrie, Taïwan ou États-Unis) qui travaillent avec et/ou appartiennent à différentes communautés et minorités. Au travers de leurs pratiques respectives, liées à la voix, au chant ou à la parole, iels témoignent de l’importance d’une mise en lumière de différentes formes de luttes pour l’égalité et l’émancipation et d’une convergence translocale.

Habiter les interstices Beyrouth, les artistes et la ville by Sirine Fattouh

Avec Ali Cherri, Sirine Fattouh, Joana Hadjithomas et Khalil Joreige, Mireille Kassar, Marwan Moujaes, Thomas van Reghem, Paola Yacoub, Maha Yammine

Vernissage le 18 janvier de 15h à 20h

Si le désespoir est bien la mort de tous les possibles (Kierkegaard, Traité du désespoir), depuis la catastrophe du 4 août 2020, Beyrouth vit dans un état de profond désespoir. Lieu d’un impensable, toute rationalité échouant à trouver des raisons, cet état est pourtant ce qu’on ne peut renoncer à penser.

On vit dans une époque où l’idée d’un impensable est devenue familière. Elle servait à l’origine à décrire ce qui ne nous était pas accessible : Dieu ou la mort. Aujourd’hui, l’impensable est lié à notre histoire. Lorsque l’expérience manque pour nommer les choses, il en reste au moins une : celle du désarroi et de l’ultime impuissance, dans une histoire qui est désormais celle des hommes.

Comment penser alors et que dire d’une réalité comme celle de Beyrouth aujourd’hui quand les mots mêmes s’en échappent et s’épuisent. Quel récit construire ? Quelle histoire raconter ? Entre la fin de ce qui fut, et la fin des possibles, le présent, cet entre-deux, ne s’y laisse envisager que sur le même mode de l’impossible représentation.

Mais en même temps, entre ce qui continue d’exister et ce qui n’est pas encore, la ville est un condensé de gestes qui permettent le quotidien, de rituels que nous ne comprenons plus, et qui permettent pourtant de repenser le temps. Dans cet espace interstitiel dans lequel il faudrait imaginer qu’elle pourrait se réinventer, la ville offre des balbutiements de vie.

Aussi, là où la pensée échoue à trouver du sens, l’art est peut-être à même d’ouvrir un espace où les choses sont représentables. Comment donne-t-il à comprendre ce qu’on ne peut comprendre en dehors de lui ? Comment nous invite-t-il à rejoindre cet état suspendu entre le silence et la parole ? A repenser la réalité et les récits de nos vies ? A habiter ces interstices ? Cette exposition voudrait raconter la rencontre possible entre l’art et la possibilité de la vie.

Plus largement dans ce monde de l’après, Beyrouth apparait comme un condensé d’expériences, un concentré du monde, une grille de lecture. Un paradigme. Habiter les interstices est finalement une posture qui décrit les vécus possibles dans ce temps de l’après.

Nayla Tamraz, Françoise Docquiert, Commissaires

Galerie Michel Journiac 47 rue des Bergers Paris 75015

Everyone is the creator of one’s own faith by Sirine Fattouh

8 April, 2021 to 29 May, 2021

Tabbal Building, Sursock Street, Beirut.

AD Leb’s first pop-up exhibition brings together both newly commissioned and existing works by local artists and designers, who were asked to create and produce works as a response to themes invoked by the exhibition title. Their responses to the title are expressed through a range of mediums including illustration, photography, neon artwork and furniture. The exhibition questions what it means to produce and exhibit art amid the daily precariousness we face in Lebanon.

How can art and design shape our experience of the present moment? What role do they play in the increasingly virtual and crisis-prone world we live in today? To what extent is artistic creation an act of faith?

The exhibition asks us to reflect on these questions, creating a dialogue between the works on display and their responses to these themes. The exhibition title is a reference to the caption Gaïa Fodoulian used in her last Facebook post: a photo of her published on 4 August 2020 – a date that is now seared into our memories – running towards the camera, a mountain of green behind her. The picture was originally taken at the Dambulla Cave Temple, Sri Lanka, in February 2020. It is impossible to tell what Fodoulian had in mind when she created this post as she was killed just a few hours after. But the question of faith – what it means to have it, and more importantly, how difficult it is to live without it – is relevant today more than ever.

Participating artists include Samer Bou Rjeily, Sirine Fattouh, Gaïa Fodoulian, Hatem Imam, Paul Kaloustian, Karen Chekerdjian, Nathalie Khayat, Hussein Nassereddine, and Caroline Tabet.

#23 Sirine Fattouh, artiste plasticienne Sur la route de Beyrouth by Sirine Fattouh

C'est Stéphanie Dadour, la passionariart de l'épisode 18 qui m'a mise en relation avec Sirine Fattouh. Amies, elles se connaissent et partagent en plus de l'amour pour l'Art, l'amour pour le Liban.

Quand j'ai échangé avec Sirine la première fois en direct de Beyrouth où elle vit, elle m'a partagé à coeur ouvert à travers nos écrans WhatsApp respectifs les problèmes rencontrés quand on est une femme artiste, indépendante, et que ça se voit, dans l'espace public libanais.

Elle m'a parlé de comment elle veut contribuer à des changements sociétaux grâce à ses créations artistiques qui traitent, justement, de l'espace public. Des travaux qui parlent de politique, de social et de comment trouver sa place.

Elle m'a raconté comment les artistes ont tout perdu là bas. Elle m'a parlé de blessures, de rupture sociale, d'environnement détruit, des gens qui partent mais aussi d'art thérapie et d'espoir.

Écoutez notre conversation sur votre plateforme d’écoute favorite.

Des masques originaux signés par des artistes by Sirine Fattouh

Genève, 26 octobre 2020 – Dès le 27 octobre, le MAH met en vente six masques en tissu, nouvel accessoire indispensable, pour permettre au public de se protéger de manière originale. Le musée a en effet proposé à quatre artistes de produire des modèles exclusifs: les Genevoises Sylvie Fleury et Tania Grace Knuckey et les Libanaises Stéphanie Saadé et Sirine Fattouh.

Depuis le début de la crise de la Covid-19, le masque est devenu l’un des accessoires indispensables pour se protéger de la maladie au quotidien. C’est pourquoi, le MAH a décidé de proposer six masques en tissu : deux sont inspirés par des œuvres de sa collection et les quatre autres sont signés par des artistes.

L’idée de demander des créations originales à des Genevoises s’est naturellement imposée. Par cette démarche, le musée entend à la fois soutenir et resserrer ses liens avec la communauté artistique locale. Puis, suite à la terrible explosion qui a ravagé Beyrouth, cet appel a été élargi à des artistes libanaises qui étaient présentes sur les lieux du drame. Sylvie Fleury, Tania Grace Knuckey, Stéphanie Saadé et Sirine Fattouh ont ainsi répondu présentes, insufflant chacune leur propre style à ces accessoires. En résulte une offre reflétant la variété de la création contemporaine : une fourrure synthétique rose en trompe l’œil chez Sylvie Fleury ; un personnage à la fois enfantin et inquiétant chez Tania Grace Knuckey ; en écho à l’actualité sanitaire et libanaise, un poème chez Stéphanie Saadé et un personnage qui saute dans le vide chez Sirine Fattouh.

Les deux autres masques proposés aux visiteurs reprennent directement des détails d’œuvres de la collection : un foisonnement de couleurs tiré du Bouquet de fleurs de Jan I Brueghel (v. 1610) et le « visage » d’un armet savoyard.

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Beirut Never Dies Beirut Ma Betmout, a sweet, self-explanatory Arabic rhyme. by Sirine Fattouh

On August 4, 2020, a large amount of ammonium nitrate stored in Beirut’s port exploded; the entire city, and much of the country, felt the thud, heard the sirens and saw the blood. Gemmayze, Achrafieh and Mar Mikhael were particularly hard hit. These areas are, or were, home to many artists and their studios, independent bookshops, coffee shops, small bars and restaurants where creatives would gather, unwind and exchange ideas. 

Several recurring themes emerged when speaking with the artists in this sale; many had spent years outside of Lebanon, and upon their return, sought to position themselves within the cultural, social and historical fabric of Lebanon. Nostalgia also came up a few times; a longing, or critical investigation into the glamorous Lebanon of the 60s and early 70s, when Beirut was dubbed ‘The Paris of the Middle East.’ Some referenced fatigue; they are heartbroken and tired, they say, of a life of instability. Most poignantly though, all the artists I spoke with shared their love for Lebanon. 

The Lebanese people are warm and creative; you feel it when you walk around Beirut. When a Lebanese person hosts you, they do so generously; when they cook, they cook with love; when they decorate, or dress, weave, sew, stitch, paint, glaze, draw, dance, laugh, fight, they do so genuinely and creatively. I have never lived in Lebanon, so it took me time to develop my own relationship with this special country; the connection I feel today was born from my experiences of Beirut’s rich, warm and diverse arts and culture. To preserve the unique Lebanese spirit, it is important to celebrate and promote local cultural production. 

Part of the proceeds from this sale will be donated to Impact Lebanon, an initiative incubator for driven Lebanese around the world. Their process is to encourage the sharing of knowledge, resources and expertise, and build strong teams to turn ideas into successful initiatives.

Sirine Fattouh, Ayla Hibri, Alicia Jalloul, Christine Safa, Lara Tabet, Alain Vassoyan, Karine Wehbé, Tala Worrell

Le Liban n'a pas d'âge by Sirine Fattouh

Clara Abi Nader, Lamia Maria Abillama, Patrick Baz, Myriam Boulos, Gregory Buchakjian, Ghaleb Cabbabé, Roy Dib, Sirine Fattouh, Soha Ghandour, Cha Gonzalez, Joana Hadjithomas et Khalil Joreige, Gilbert Hage, Ayla Hibri, Rasha Kahil, Houda Kassatly, Joe Kesrouani, Dalia Khamissy, Aline Manoukian, Rania Matar, Randa Mirza, Elias Moubarak, Roger Moukarzel, Serge Najjar, Stéphanie Saadé, Hady Sy, Lara Tabet, Camille Zakharia

Cet ouvrage est le fruit d’un travail exceptionnel et inédit qui a mobilisé pendant près d’une année une trentaine d’artistes, auteurs et photographes libanais, toutes générations et sensibilités confondues. Une gageure lorsque l’on sait les crises sans précédent qui touchent le Liban, entre les soulèvements d’octobre 2019 et la destruction d’une partie de Beyrouth le 4 août 2020. Une onde de mort a tout soufflé. À l’abattement et à la colère succède aujourd’hui la rage de survivre.

En dépit de ces obstacles hors normes, cet ouvrage voit le jour, comme une urgence, pour témoigner de ce qu’auteurs et photographes ont à dire du Liban. « Ce livre arrive au bon moment pour qu’on se souvienne de la beauté du Liban et de son peuple », comme nous l’a exprimé l’un d’eux au lendemain du 4 août. Le Liban n’a pas d’âge est une oeuvre collective à l’occasion des cent ans de leur nation. Sans dissimulation et avec une énergie stupéfiante, chacun d’eux dépose au fil des pages ce qui doit être dit et vu d’un pays qu’ils n’en finissent pas d’aimer et de rejeter : des cèdres millénaires aux camps de réfugiés, des ruines aux couchers de soleil, des folles nuits de Beyrouth aux portraits de famille, de l’exil au retour, de la contestation à l’affrontement.

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